La traversée de Gascogne
Avant de partir, quelques courses au marché puisque nous sommes samedi : pain, fruits et légumes pour la traversée.
Sophie vient à notre secours et prend les garçons ce qui nous permet de terminer l’embarquement, nous manquons un peu de temps, il y a plein de choses que nous ne pourrons pas faire… heureusement la famille et les copains sont là pour pallier à nos défaillances !A l’éclusage Anne-Yvonne, Emmanuel, Anna, Simon, Sophie, Jean-Paul, Eugénie et Pierre (son chéri) sont là. Les garçons veulent rester avec Sophie faire du quad, ils s’engouffrent dans le bateau avec Simon qui vient vérifier régulièrement que son père ne l’a pas laissé !
Je suis nauséeuse à cause du stress, il faut allaiter Edmée et préparer le diner.
Les garçons ont ouvert les jouets que j’avais cachés avant même le passage de l’écluse : il y en a partout ! L’idée était d’ouvrir un jouet de temps en temps…raté !
Nous remontons la rivière et passons le château du taureau, l’ambiance est très particulière, c’est un circuit que nous faisons si souvent et pourtant j’ai l’impression de le faire pour la première fois et j’espère que ce ne sera pas la dernière… Nous devons faire le tour de l’île de Batz car le soleil se couche, il est trop tard pour le chenal.
Il fait beau, le vent est faible mais régulier et la mer calme pour une première nuit en mer c’est préférable.
Au matin je suis franchement malade et il faut s’occuper du petit déjeuner des enfants, Célestin est malade, il comate dans la cabine avant tandis qu’Amaury et Edmée sont super en forme. Edmée râle un peu quand je dois la quitter précipitamment pour « prendre un bol d’air ».
A midi : purée mousseline et saucisse en boîte : de l’avis de ceux qui mangent un régal… comme quoi la gastronomie est un art dépendant des conditions externes…
Nous regardons les oiseaux surtout des cormorans, des goélands et de magnifiques fou de bassan et les bateaux avec les jumelles offertes par Papé et Mamé, problème Célestin a perdu les siennes.
Les garçons jouent, lisent et font la sieste avec l’ordinateur ils se regardent un petit film.
Edmée est égale à elle-même, toujours aussi facile, elle souri, tête, regarde Amaury lui faire un spectacle et dort. Elle a une commande automaticdodo quand le moteur se met en marche.
Quant à moi, toujours malade et stressée j’avale une banane, il parait qu’elles ont le même gout à l’aller et au retour… je tente donc avec succès ce remède contre le mal de mer !
Avec le logiciel que Mathieu nous a donné et que Pierre-Loïc a connecté sur le GPS je n’ai plus d’utilité sur le bateau : l’ordinateur nous donne notre position avec une extraordinaire précision.
Nous avons également le régulateur d’allure qui nous dirige, quand il est en place nous n’avons plus besoin de barrer, il le fait mieux que nous ! C’est un astucieux système de palles qui orientent le bateau par rapport au vent, je n’ai toujours pas compris comment cela fonctionne mais ça fonctionne sauf par vent très faible. Nous avons aussi un pilote électrique que nous mettons quand nous sommes au moteur.
Nous passons la pointe du Finistère, les courants à Ouessant nous font faire du surplace quelques heures malgré la mise en route du moteur. Quand le courant s’annule, nous filons quelques heures encore et nous ne voyons plus la côte : de l’eau partout même si la présence de nombreux bateaux nous rappellent que la côte n’est pas si éloignée.
Quand le jour décline nous rangeons le bateau pour la nuit, tout doit être près pour avoir un minimum de choses à faire. Nous ne faisons pas de vrais quarts : Brice règle la bateau et veille, quand il est fatigué je prends le relais et le réveille s’il faut changer les réglages. Nous croisons beaucoup de bateaux, surtout des pêcheurs mais aussi un gigantesque voilier, nous avons mis du temps dans la pénombre à comprendre ce que c’était !
Plus nous descendons plus il fait bon et moins nous croisons de bateaux.
La nuit en mer lors de la veille, le cerveau fonctionne différemment, les souvenirs affluent, les projets, les réflexions c’est un moment très particulier.
Au matin je mets une ligne à l’eau : deux maquereaux, cette pêche va occuper les enfants toute la matinée et nous permettre de remonter le niveau gastronomique.
Nous apercevons des dauphins qui nagent quelques minutes avec nous mais le temps d’harnacher nos petits moussaillons et ils ont tourné la nageoire !
La nuit est très calme, nous ne voyons aucun navire. Célestin est brulant de fièvre, nous sommes très inquiets au matin il n’a plus de fièvre mais nous avons le droit à un pipi au lit !
Brice s’essaye à la pêche : il met la paravane à l’eau…sans l’accrocher au bateau…bref, une ligne de perdue et un avenir de grand pêcheur compromis…
Nous apercevons un énorme jet d’eau au loin, probablement une baleine et vu la taille du jet pas une petite !
Dans la nuit le Navtex nous signale un avis de recherche pour un bateau avec 3 enfants une coque blanche du nom de Digowed : mais c’est nous ! Que ce passe-t-il ? Nos parents n’ont pas reçu nos points GPS ? Il est arrivé quelque chose à Papi ? Nous décidons de nous dérouter et de viser le port espagnol le plus proche : Gijon. Toujours aucun bateau dans les parages. Nous envoyons un nouveau signal avec notre balise pour les rassurer.
Brice monte notre spi, une voile très légère et colorée qui se gonfle dès qu’il y a un souffle d’air, elle nous propulse le bateau à 8 nœuds ce qui est une vitesse de course pour notre vieux bateau !
Dans la journée nous avons eu la visite d’un petit passager clandestin, un minuscule passereau jaune qui nous a débarrassé toutes nos filières des araignées qui s’y trouvaient. Nous avons été à nouveau accompagné par les dauphins, ils sont restés plus longtemps ce qui a permis aux enfants de mieux les observer.
Dans la soirée nous sommes en vue de la côte et le téléphone est utilisable, nous en profitons pour rassurer les parents de Brice, qui étaient inquiets car ils n’avaient pas reçu notre point de position GPS, j’avais coupé la balise avant la fin de la transmission, ils ont reçu les points suivants mais Thierry avait déjà téléphoné au CROSS qui a été très diligents.
L’arrivée de nuit à Gijon est impressionnante, il est difficile de se repérer car les feux du port sont masqués par les feux de la ville, le port est immense et prévu pour de très gros cargos, pour accéder à la marina il faut se faufiler tout au fond du port, heureusement il y a de la place et c’est avec soulagement que nous amarrons le bateau sans difficultés.
Sortie du chenal
Amaury dans la baignoire d'Edmée.
Le spi
Nous avons eu un passagé clandestin!
Nous avons vu également des dauphins.
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